Du 7 au 11 avril – Compagnie JEANNE SIMONE avec « Animal travail – Ou comment l’observer sans faire de bruit »

Résidence de création du 7 au 11 avril

Compagnie JEANNE SIMONE avec
"Animal travail - Ou comment l'observer sans faire de bruit"

Sortie de résidence : Jeudi 10 avril · 18h30

Esplanade de l’Encan – La Rochelle

En création : Animal travail - Ou comment l'observer sans faire de bruit

Création 2025
Spectacle tout public à partir de 7 ans
Durée : 1h10

On observera des gens, hommes et femmes. Seul·e·s et qui deviennent groupe. Qui ont dans les mains, dans le corps et dans la tête le mot Travail qui circonvolue et les (in)définit. Il y aura un texte poème, un chant et sa touche de lyrisme. Ce sera une pièce de contact, de frottement entre ce mot Travail et ce qu’il devient dans la vie, des radios qui se font l’écho des voix du monde, cinq interprètes qui opèrent une mue et dessinent physiquement d’autres manières de se lier avec douceur et attention. Pour
revendiquer un autre nous possible et soutenant.

© JEANNE SIMONE

Équipe

Chorégraphie : Laure Terrier
Écriture
: Antoine Mouton
Interprètes (en alternance)
: Antoine Mouton, Céline Kerrec, Sarah Grandjean, Galaad Le Goaster, Brieuc Le Guern, Lou Pennetier
Musicienne au plateau (en alternance) : Anne-Julie Rollet, Émilie Mousset
Création sonore : Anne-Julie Rollet
Conception de la sonorisation dans l’espace
: Pascal Thollet
Composition du chant, cheffe de chœur
: Marie Nachury
Costumes
: Sophie Deck
Production
: Marion Manteau
Diffusion
: Agathe Delaporte (Akompani)
Tournées, résidences
: Corinne Grosjean
Communication
: Adeline Eymard

Co-productions : CNAREP : Sur le Pont – La Rochelle, Pronomade(s) – Encausse-les-Thermes, Le Fourneau – Brest, Éclat – Aurillac / Le Liburnia, Libourne / Superstrat, Saint-Bonnet-le-Château / Théâtre de Châtillon, Châtillon / Le Carré-Colonnes, Saint-Médard-en-Jalles/Blanquefort / La Passerelle, Saint-Brieuc
Soutiens : OARA – Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine / DGCA – Ministère de la Culture

JEANNE SIMONE est un projet artistique conventionné par la DRAC Nouvelle-Aquitaine, la Ville de Bordeaux, soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine et le Département de la Gironde.

JEANNE SIMONE

(Bordeaux – 33)

Depuis 2004, JEANNE SIMONE explore une dramaturgie des corps en relation aux espaces, et très spécifiquement ceux de nos quotidiens. L’attention aux lieux et à leurs usages nourrit sa réflexion et son écriture chorégraphique et sonore. Observer, détourner, prendre soin, révéler. Décaler nos points de vue d’usager·e·s, renouveler nos relations aux environnements qui nous façonnent. Traverser d’intime l’espace public, mettre en coprésence nos états perceptifs à la vie quotidienne… Si les espaces non dévolus à la représentation sont par essence ses viviers de recherche, tous les espaces nourrissent son cheminement, même les théâtres, dès lors que la compagnie les considère dans leur entièreté pour en donner à lire la multitude d’usages.
Les créations de JEANNE SIMONE questionnent la fragilité, l’appétit, l’éclat de l’être dans ses espaces quotidiens et interrogent les possibles du vivre ensemble. La recherche corporelle de JEANNE SIMONE s’aventure vers une poétique chorégraphique du quotidien. Avec les danseur·se·s autant qu’avec les comédien·ne·s et musicien·ne·s, elle travaille à rendre quotidienne la performance physique et à révéler le potentiel poétique des défauts, des irrégularités de chaque corps en jeu.
Son rapport à l’espace (public) repose sur une grammaire des perceptions, son vocabulaire sur l’affûtage des différents systèmes du corps (avec le Body Mind Centering comme fabuleux matériau de base).
Les moments chorégraphiés sont des structures précises qui laissent l’interprète à l’écoute du moment, de l’accident, de la rencontre avec l’extérieur.

CréationsDES MONDES (2004) / ET/OU (2005) / Le GOUDRON N’EST PAS MEUBLE (2008) / LE PARFUM DES PNEUS (2010) / MADEMOISELLE (2010) / CARNETS DE CHANTIER (2014) / GOMMETTE (2014) / NOUS SOMMES (2015) / UNE FORÊT D’ÉCOUTANTS (2015) / À L’ENVERS DE L’ENDROIT (2016) / SENSIBLES QUARTIERS (2018) / LA GRANDE SURFACE (2020) / L’AIR DE RIEN (2021) / CE QUI S’APPELLE ENCORE PEAU (2021) / NOS LIEUES (2024)

Pour aller plus loin… la note d’intention croisée

Laure Terrier
Un jour de 2021, j’ai lu Chômage monstre d’Antoine Mouton. (Éditions La Contre Allée, 2020). Je me suis sentie en grande proximité avec cette écriture. Avec le sujet autant que le style littéraire, déglingué et ténu, qui s’attache à amener le lecteur vers une solution poétique au problème posé, bien ancré dans le réel.
Les mots d’Antoine ont la charge militante et subversive du poème. Ils accusent le coup de l’absurde qui n’en finit pas d’attaquer nos vies anonymes (on survit comme on peut).
Nos démarches se rejoignent dans une attention aux situations qui entravent les élans vitaux, dans le désir de mettre en relief ce qui enclave.
Nous choisissons de détremper le réel dans une poésie qui promeut le fragile et le bancal à leur juste endroit : lumineux.
Nous nous sommes vite rencontrés et l’envie de creuser ensemble s’est imposée.

Nos deux écritures
Entre décembre 2022 et juin 2023 *, nous avons testé ce qui pouvait naître de nos deux écritures réunies, nous les avons trempées dans des lieux singuliers, des ZAC, des parkings, des lisières de ville.
Nous avons observé ce que ça transforme de nos manières de faire et ce que ça engage de nouveau pour chacun de nous.
Je glissais jusqu’ici le corps et la danse dans les interstices des lieux, des rues, des places, pour en surligner les codes et leur faire d’autres suggestions.
J’ai découvert là que les poèmes d’Antoine sont plein de lieux, et qu’à les écouter il est difficile de s’attacher à ceux du réel, que le regard perd en attention et se laisse distraire par le flux des mots et les images mentales qu’il ouvre. Tricoter avec les mots d’Antoine déplace ma manière d’attacher la danse au réel et au contexte.
De son côté, Antoine m’a petit à petit proposé des textes plus ouverts, plus aérés, qui me laissent la place d’ajouter des gens, des visages, du corps, d’ajouter des suspensions, d’ajourner.
Nous nous sommes aussi accordés sur la question du Travail comme sujet, comme « en commun » dans l’espace public qui occupe et préoccupe, qu’on en ait, le perde, le cherche ou s’y prépare…
* Lors du Labo ETC Espaces-Textes-Corps, coproduit et accueilli par le CNAREP Éclat à Aurillac et par le TCC, Théâtre de Clamart et Châtillon

Antoine Mouton
De ce que le travail fabrique en nous, de l’histoire qu’il nous conte, du temps qu’il crée ou qu’il défait.
J’aimerais observer le travail comme s’il s’agissait d’un animal qui traverse la route en pleine nuit, lentement, sans craindre de se faire écraser. Quels mondes, quels rapports au monde, quels temps anciens il porte avec lui, sur son corps, dans le vocabulaire qui lui est propre.
Les mots du travail, ses rêves, ce dont il se nourrit – et nous qui vivons en le côtoyant ou en l’imaginant, sans vraiment être en mesure de le décrire.
Alors nous parlerions de cette bête étrange, et aussi de l’argent, par extension, de cette grande fiction dans laquelle nous sommes pris·es, avec laquelle nous nous débattons plus ou moins bien, et qui nous fait toujours souffrir.
Que fait un corps qui ne travaille plus ?
Comment on parle de l’argent, et que peut dire l’argent de nous ?
Où voit-on le travail dans l’espace public ?
Voici quelques premières questions, premières pistes à suivre, à la recherche de l’animal-poème.