Résidence de création du 10 au 22 mars
Le Groupe ToNNe avec "Texaco"
Sortie de résidence : Jeudi 20 mars · 18h30
Esplanade de l’Encan – La Rochelle
En création : Texaco
Création 2025
Spectacle tout public dès 5 ans
Durée : 2h
« Viser une pensée de l’utopie et dire la beauté fragile du monde » Édouard Glissant
Entrer dans Texaco, c’est se laisser drosser vers les langues et les individus. C’est entreprendre un voyage dans les questions d’identités et de culture dont on ignore la destination. C’est partir sur les routes de rencontres et se frotter à plus grand que soi. Écrire depuis d’autres langues, à partir d’autres expériences. Sortir des habitudes et du chez soi. Explorer les formes textuelles de la harangue, de l’imprécation, de la confession, du sprechgesang et du chant collectif.
Impliquer les spectateurs dans la transe, proposer des gestes, des costumes, des sons, des prises de parole à partager avec le public.
Se vouloir déclencheur d’une fête globale qui traverse la ville en cortège.
© Caroline Bazin
Équipe
Responsable artistique : Mathurin Gasparini
Interprètes : Charlotte Bouillot, Florent Bresson, Céline Carraud, Maude Fumey, Adrien Noblet, Julie Romeuf
Musicien·ne·s : Maëlle Bourry, Justine Desprez, Olivier Germain-Noureux, Sébastien Finck
Technicien son : Basile Gaudé
Conduite camion : Léa Sabot
Régie générale : En cours
Costumes, accessoires, scénographie : Céline Carraud accompagnée de Tiphaine Awi
Direction d’acteur·rice·s : Laëtitia Madancos
Administration, production : Mylène Rossez
Assistante de production : Stéphanie Roche
Illustrations : Domizia Tosatto
Co-productions et résidences : CNAREP : Sur le Pont – La Rochelle, Atelier 231 – Sotteville-lès-Rouen, Le Fourneau – Brest / La Gare à Coulisses, Eurre / Le Pôle – Arts en circulation, Le Revest-les-Eaux
Soutiens : Département de la Drôme / Région Auvergne-Rhône-Alpes / DRAC Auvergne-Rhône-Alpes / Aide nationale à la création pour les Arts de la Rue – DGCA
La compagnie est conventionnée par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes et est compagnie associée au CNAREP L’Atelier 231 (Sotteville-lès-Rouen)
Groupe ToNNe
(Grane – 26)
ToNNe est une compagnie de théâtre de rue et interventions urbaines créée en 2010 par Mathurin Gasparini à sa sortie de la FAI-AR (Formation Avancée Itinérante aux Arts de la Rue).
ToNNe propose des formes artistiques en prise avec la cité et privilégiant le déplacement des spectateurs. Sa démarche est avant tout citoyenne et artistique, ancrée dans le territoire et ouverte sur le monde.
ToNNe travaille sur la construction de situations nouvelles, surprenantes, amusantes, voire dérangeantes, mais toujours susceptibles d’amener un autre regard sur le monde alentour.
ToNNe adapte son jeu aux espaces rencontrés, aux réactions du public, aux interactions entre les comédiens et privilégie l’improvisation collective, la place du spectateur.
Créations : AE Les Années (2014) / Mes déménagements (2018) / Passage du Nord-Ouest (2021) / Une Soupe Paysanne (2023)
Pour aller plus loin… la note d’intention de Mathurin Gasparini
Texaco est un titre de travail, c’est un bouquin de Patrick Chamoiseau, prix Goncourt 92, qui raconte l’histoire de la Martinique à travers celle d’une famille et surtout d’un quartier de bidonville, Texaco, appelé ainsi parce qu’il est à côté de l’usine Texaco, à Fort de France. Le quartier est voué à être détruit pour y construire une autoroute et une vieille femme raconte son histoire et celle de ses habitants à un jeune urbaniste.
Je ne suis pas certain du tout qu’il y ait quoi que ce soit de ce livre dans le spectacle final, mais il y a une langue et une pensée qui ont été déclencheurs pour moi de cette envie de m’empoigner avec la créolité, ainsi que Solibo magnifique, du même Chamoiseau, l’histoire d’un conteur mort d’une « égorgette de la parole », la nuit de mardi gras, à Fort de France.
Pendant qu’on est dans les bouquins, il y a également « Édouard Glissant – déchiffrer le monde » de Aliocha Wald Lasowski, un essai sur la pensée d’Édouard Glissant, et ses ramifications, qui est pour moi le soubassement de pensée sur lequel j’ai envie que l’on s’appuie. Et « Les formes du visible », de Philippe Descola aussi.
Entrer dans Texaco, c’est se laisser drosser contre les langues et les individus. C’est entreprendre un voyage dans les questions d’identités et de culture dont j’ignore la destination. C’est partir sur les routes de rencontre et se frotter à plus grand que soi. Écrire depuis d’autres langues, à partir d’autres expériences. Sortir des habitudes et du chez soi.
Écrire pour Texaco, c’est entrer dans un projet européen entre les Asturies et l’Islande pour y rencontrer les cultures rurales et la manière dont les femmes s’y débattent avec la modernité.
C’est avoir le désir d’emmener toute l’équipe hors de métropole, pour un temps long d’immersion dans un espace créole (Antilles ou Nouvelle Orléans).
C’est entrer dans un compagnonnage au long cours avec l’Atelier 231 à Sotteville-lès-Rouen pour construire cette histoire avec les habitants de la ville et imaginer une parade géante avec tous les enfants de la ville.
C’est enfin laisser de la place, dans ma propre écriture, pour les écritures de chaque interprète, dans la création et l’évolution de son personnage.
C’est une poétique du temps, de l’espace et de la relation.
Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai envie de fêtes, de rythmes et de couleurs.
J’ai envie d’une parade carnavalesque qui investisse les boulevards des villes. J’imagine un camion plateau avec un groupe de musique et un système son assez puissant en tête de cortège, puis un ou deux autres petits véhicules (type voitures sans permis), habités par les comédiens, dans la foule. J’ai envie d’un public qui danse en avançant, d’une musique forte et entraînante, quasiment toujours présente, de personnages plus grands que nature, qui entraînent le public, mais aussi lui racontent une histoire, exposent leurs doutes, douleurs, revendications. Qu’il y ait beaucoup de chant et que le public participe physiquement et soit amené à se transformer aussi. J’aimerai trouver des solutions pour que le public devienne masqué/chapeauté/cagoulé/porteur d’objets… pendant le spectacle. J’imagine une esthétique entre les images de Charles Fréger, Leah Gordon ou des esthétiques afro futuristes de groupes musicaux comme Fulu Miziki ou Die Antword. Un spectacle à haute densité énergétique, pour exorciser les frustrations et immobilités actuelles. Ce sera un spectacle nocturne, l’éclairage général de la rue et des spectateurs sera assuré par des vidéo-projecteurs disposés sur le camion-scène, des éclairages autonomes seront installés sur les véhicules. Une création lumière et vidéo spécifique sera commandé à un concepteur-VJ-mapping.